L’histoire de la voie du Tacot
Liergues, Pouilly-le-Monial et Jarnioux se situaient sur la ligne de chemin de fer Villefranche-Tarare construite entre 1898 et 1902.L’exploitation de la ligne dès 1901 et jusqu’en 1934, confiée aux Chemins de Fer du Beaujolais a connu un grand succès. Les trains transportaient voyageurs et marchandises (surtout du vin et du bois). Mais rapidement, les problèmes se sont succédés, trains lents et inconfortables, gares exigües, accidents fréquents, etc.
En 1918, la ligne était déficitaire, elle subissait la concurrence du P.L.M. Lyon-Tarare. En 1934 le trafic cessait définitivement. Subsiste de cette époque, les anciennes gares de Liergues et Jarnioux, le viaduc de Jarnioux en Pierres dorées et surtout un magnifique tracé, véritable lien entre nos 3 villages et qui ne demande qu’à revivre.
Aujourd’hui transformée en sentier pédestre, elle propose une ballade de 24 km de Liergues et Sarcey, entre vignes, étangs et hameaux de Pierres Dorées.
Le viaduc de la voie du Tacot
La construction du viaduc du Tacot situé à Jarnioux date de la période 1901-1902, et fut désaffecté dès 1934. Ce viaduc en maçonnerie de moellons assisés mesure 90 mètres de long et 4 mètres de large et atteint une hauteur maximale de 8 mètres au-dessus du sol. Il est composé de 7 voûtes, chacune d’une ouverture de 9 mètres.
Après plus de 120 ans d’existence, il a été rénové entre décembre 2022 et mai 2023.
Les projets
Dès 1866, on pense qu’une ligne de chemin de fer d’intérêt local pourrait desservir les zones rurales. En 1879, la ligne Villefranche-Tarare se dessine en trois tronçons. Ce projet comportait un viaduc important pour franchir la vallée de l’Azergues.
Ce n’est qu’en 1896 (soit 30 ans après le début des projets) qu’une loi d’utilité publique est signée pour l’établissement d’un chemin de fer Villefranche-Tarare et Villefranche-Monsols.
La construction
En 1898, les travaux débutent sur les deux lignes, avec mise en place dans Villefranche de deux petites gares. En avril 1901, réception de la ligne Villefranche-Bois d’Oingt, puis en juillet 1902, de la ligne Bois d’Oingt-Tarare (longueur totale de la ligne : 41.100 km). Il aura fallu 32 ans de discussions, de discordes et de projets pour 4 ans de réalisation.
Le trafic
En 1902 : 639 000 voyageurs ; en 1905 : 729 000 ; en 1913 : 699 000 ; en 1932 : 507 000 pour les deux lignes. La position de la gare de Villefranche a été mal choisie, nécessitant un complexe incohérent de courbes et de raccordements.
De plus, les trains sont lents, les gares exiguës, les accidents fréquents, les équipements sanitaires absents, et le volume du trafic marchandises trop faible. Certaines gares étaient au milieu des marécages et n’étaient pas accessibles aux voitures. Dès lors les conflits couvent entre la compagnie et le Conseil Général, le Département, la Préfecture et le Conseil d’État. Peu de crédits sont alloués et les comptes deviennent déficitaires.
Le déclin
En juillet 1923, le Département rachète la Compagnie et la nouvelle exploitation commence le 1er janvier 1924, sous le nom de Régie départementale des Chemins de Fer du Beaujolais.
En janvier 1930, un service mixte rail-route est décidé, les trains ne circulant que certains jours de la semaine. En 1934, les trains roulent encore jusqu’en juillet sur Tarare. Le 1er janvier 1936, la compagnie prend le nom de Régie des Services Automobiles du Rhône (RSAR). Dès 1935, la dépose des voies a été effectuée et le matériel roulant vendu en Éthiopie pour le chemin de fer Djibouti- Adis Abeba.
La gare de Villefranche a été démolie en 1980. Il en reste aujourd’hui encore quelques-unes qui ont résisté au temps. La petite gare de voyageurs de Jarnioux, elle, est restée intacte.
Le devenir
Le projet de réhabilitation de la voie du Tacot en voie à mobilité douce et la mise en sécurité du Viaduc sont au cœur de discussions depuis de nombreuses années au sein des communes longeant le tracé jusqu’à Sarcey.
Cependant, le regroupement des villages de Liergues, Pouilly le monial et Jarnioux en commune nouvelle Porte des Pierres Dorées va permettre au projet de voie à mobilité douce de prendre forme dans le cadre d’une liaison entre les 3 villages donnant une nouvelle vie à ce tracé pour le bien des habitants et des randonneurs.
L’aménagement de la voie douce du Tacot
Relier nos trois villages
Après la rénovation du viaduc en 2023, la commune nouvelle de Porte des Pierres Dorées a engagé la reconversion de l’ancienne voie ferrée du Tacot en une voie douce, entièrement dédiée aux mobilités actives (piétons, cyclistes, trottinettes,…).
Sécurisée et accessible à tous, cette nouvelle infrastructure relie les trois villages de la commune, créant un lien physique et symbolique entre eux. Elle contribue ainsi pleinement à l’affirmation de l’identité partagée et à la construction cohérente de la commune nouvelle.
Un lien vers Villefranche
Longue de 5 km, la voie douce du Tacot relie l’ensemble des commerces, services publics et pôles d’attractivité répartis sur le territoire communal. Au-delà de cette connexion interne, son aménagement en site propre offre également aux habitants la possibilité de rejoindre rapidement Villefranche sur Saône et sa gare.
Cette nouvelle infrastructure représente une véritable alternative à l’usage systématique de la voiture, en complémentarité avec les deux lignes de bus déjà en service sur la commune.
Des équipements adaptés pour les cyclistes
De nombreux arceaux vélos ont été installés devant les bâtiments publics, les écoles ainsi que le long de la future Voie du Tacot afin de favoriser et sécuriser l’usage quotidien du vélo.
Deux bornes de réparation sont également disponibles le long de la voie, permettant aux cyclistes d’effectuer eux-mêmes les petites réparations ou réglages nécessaires.
Mise en valeur du patrimoine existant
L’aménagement de la voie permet aussi de mettre en valeur le patrimoine existant de nos villages. La rénovation du viaduc à Jarnioux fut une première étape indispensable à sa préservation, tout en lui redonnant son éclat d’antan.
Une autre volonté de ce projet est de mettre en évidence les gares de cette voie du Tacot, utilisées autrefois à Liergues et Jarnioux.
Plan de financement du projet