La cave coopérative
La cave coopérative fut l’une des premières construites dans le Beaujolais. L’action de ses membres et présidents successifs permit notamment de développer la qualité des vins du Beaujolais.
Le bâtiment initial a été construit en 1929, dans un style art déco, par l’architecte Claude Paquet, il a été transformé et amélioré en fonction des besoins.
Le Château de l’Eclair
Bâti dans la deuxième moitié du XIXème siècle par Monsieur GUINON, riche soyeux lyonnais, le château de l’Eclair est terminé en 1871. Monsieur Victor VERMOREL, grand industriel caladois (1848-1927), inventeur du bidon à sulfate l’Eclair en 1884, ardent sauveur du vignoble beaujolais contre la terrible crise phylloxérique qui secoua si durement la France viticole au cours du XIXème siècle, est à l’origine du nom de la propriété, rachète le château en 1891.
Au XIXème siècle, par achats successifs, Monsieur Victor VERMOREL constitue, sur trois communes, LIERGUES, GLEIZE et JARNIOUX, un important domaine expérimental appelé l’Eclair. C’est en 1889 que remonte le premier achat de la propriété par Victor VERMOREL, maire de LIERGUES de 1890 à 1906, à Monsieur de VANNOY, comprenant 11 hectares au lieu-dit les Combes. La surface mise en viticulture est de 28 hectares, elle est confiée à des vignerons et des gagés.
Une propriété attenante à celle acquise à Monsieur de VANNOY se trouvait en vente à cette époque ; le propriétaire découragé dans la lutte qu’il avait entreprise pour la reconstitution, après avoir, des premiers en beaujolais, planté des cépages américains greffés, abandonnait la tâche. La situation topographique de ce domaine, la nature des terrains décidèrent Monsieur VERMOREL de s’en rendre acquéreur en aménageant le grand bâtiment existant en chai et cuvage. Cette acquisition à Monsieur GUINON concernait des parcelles portant les noms de Convert, Fonds-Perdu, autre partie de Combes et Bois Franc.
Avec beaucoup d’efforts, Monsieur GUINON avait pu constituer ce domaine dans une région où les biens sont rarement aliénés. En 1837, Monsieur GUINON n’avait qu’un seul vigneron qui logeait près de lui dans une habitation située sur l’emplacement du Château actuel. Il s’agrandit peu à peu en achetant à Monsieur de BUSSY et à quelques autres propriétaires. En 1839, il construit un vigneronnage en haut de Fonds-Perdu et entre 1850 et 1860 achète successivement à Messieurs de VANNOY, BUSSY, aux communes et à quelques autres propriétaires.
C’est l’ensemble de cette propriété ruinée par le phylloxéra, ne produisant plus rien et d’une reconstitution difficile, que Monsieur VERMOREL se rend acquéreur en 1891, l’ajoutant aux 11 hectares de la partie de Combes.
Peu à peu, ce domaine est agrandi par l’adjonction de parcelles voisines ou enclavées et l’acquisition auprès de Monsieur MAHINC d’une grande partie restante de Bois Franc permettant de faire un domaine homogène.
Monsieur VERMOREL fit construire plusieurs bâtiments répartis sur les terres afin de loger sur place les domestiques vignerons en apportant un soin particulier à l’esthétique, l’usage fonctionnel et le confort comme en témoigne l’architecture actuelle.
La construction du château a été terminée en 1871 avec la transformation des écuries et de la sellerie maintenant le Castellet. Le cuvage date également de 1870 et il est réhabilité une dizaine d’années plus tard.
Le complément réparti sur le château reconstruit (ancien domaine de CONVERT), le parc, la réserve couvraient environ 31 hectares.
Les Combes et Bois Franc, disait Monsieur VERMOREL, formaient l’un des plus beaux plateaux du beaujolais. Monsieur VERMOREL en reste propriétaire jusqu’en 1930.
Durant deux ans, c’est Monsieur POIZAT qui en est propriétaire et en 1932, la Caisse Primaire, décapitalisation de la Mutualité Sociale de Retraite Invalidité (Sécurité Sociale), l’acquiert et la donne en gestion à l’Union Générale de la Mutualité du Rhône (UGMR).
Au début, le château ne sert que l’été. Il n’y a aucune installation de chauffage. L’eau potable est fournie par la pompe qui se trouve toujours devant le château et l’eau non potable vient des bassins qui se trouvent à un kilomètre au-dessus du château.
La Sécurité Sociale a vendu le domaine à la SAFER, qui en 1980 cède à Monsieur Shizuo TSUJI, de nationalité japonaise, le château, le parc, le “Castellet” ensuite une partie du cuvage.
La SICAREX acquiert en 1981 une partie de l’exploitation agricole, cuvage compris. Elle peut ainsi expérimenter les pratiques viticoles et œnologiques innovantes et préparer l’avenir du vignoble, avec un souci permanent de la qualité des produits, de la préservation de l’environnement et de la santé du consommateur, poursuivant ainsi les travaux de son illustre prédécesseur Victor VERMOREL.
L’école technique hôtelière TSUJI est établie dans la 2ème ville du JAPON : OSAKA, connue pour être le berceau de la cuisine japonaise.
Le Château de l’Eclair devient un centre de perfectionnement : Ecole Technique Hôtelière TSUJI, pour des étudiants japonais désirant se spécialiser en cuisine et en pâtisserie françaises. Elle forme actuellement chaque année plus de 50 élèves (garçons et filles) qui viennent du JAPON pour une période de 4 mois au Château, suivie de stages auprès de restaurateurs plus ou moins célèbres de l’hexagone après réussite à l’examen probatoire. Le but de l’Ecole Hôtelière TSUJI en s’implantant à LIERGUES, n’est pas seulement la formation culinaire, mais également la connaissance du français et des ressources régionales et nationales.
Au cours de leur séjour au Château de l’Eclair, la direction s’efforcera de donner aux élèves présents, une connaissance générale de tous les produits alimentaires français : vins, fromages, foie gras, etc… afin qu’ils puissent lors de leur retour au JAPON conserver le meilleur souvenir de notre belle France gastronomique.
L’ église de Liergues
L’Eglise de Liergues comporte de nombreux objets inscrits au Patrimoine (autel, bannière de procession…) ainsi que des objets mobiliers classés (peintures murales restaurées dans les années 80, bénitier du 16ème siècle…).
Histoire de son architecture
En passant par Liergues, vous avez sûrement remarqué l’église paroissiale, assemblage massif de constructions successives, avec son lourd cloché carré. Cette église est fort ancienne et le chœur actuel remonte à 1570. C’est en pénétrant à l’intérieur qu’on découvre les richesses de la partie ancienne notamment.
De l’ornementation de la chapelle primitive de style gothique, il reste un bénitier classé ; constitué par un pilastre carré flanqué de colonnes torses supportant la cuve hexagonale ornementée de motifs sculpturaux. Ce bénitier a été caché pendant la révolution par une famille lierguoise, et échappa ainsi à une destruction possible. Il servit alors, aux trois-quarts enterré, d’abreuvoir à bestiaux.
Quelques sculptures primitives représentant des scènes de la vie villageoise (paysan cerclant ses fûts, taillant sa vigne, tuant son porc) subsistent par ailleurs.
Un vitrail semble aussi dater de cette époque. Il représente la crucifixion avec, à gauche de la croix, une femme voilée symbolisant l’ancien testament et dont le spectre se brise ; à droite le nouveau testament reçoit la parole du Christ.
Signalons encore la remarquable porte de la sacristie, datant aussi de l’ancienne chapelle.
La façade extérieure de l’Eglise, traitée dans un style renaissance, nous offre au-dessus de l’entrée principale, la scène avec les douze apôtres, chaque visage comporte une expression différente.
Les cloches et leur légende
La plus grosse, qui pèse 1500 kg, possède une fort belle sonorité qui s’entend loin à la ronde. Cette légende veut qu’elle ait été fondue en deux fois sur la grand’place.
La première fois l’argent à manqué et le ciel marqua sa réprobation : la cloche sonnait faux. Il fallut recommencer, et cette fois, la châtelaine dut y sacrifier jusqu’à ses couverts en argent, ce fut une réussite…qui n’alla pas sans aléa. Les notes magnifiques que nous connaissons encore aujourd’hui, s’envolèrent gaiement par nos vallons beaujolais et arrivèrent jusqu’aux oreilles des chanoines de la primatiale à Lyon. Jaloux d’une renommée qui risquait d’éclipser celle de leurs gros bourdons ils dépêchèrent une délégation ayant pour mission d’acheter la cloche.
La légende laisse croire qu’ils furent mal reçus et que l’un d’eux, en repartant sur sa mule, laissa tomber, méprisant, le nom de : l’animal dont on baptise parfois les habitants de Liergues : Cochon. La tradition par contre, veut qu’ils repartirent bredouilles mais contents après une belle cérémonie, et une tournées dans les caves.
Un chien dans l’église
Quand on sait quelle profanation représentait le passage d’un chien dans le sanctuaire, on est fort surpris d’en trouver un en bonne place au détour d’un pilier, au-dessus d’une gracieuse niche gothique. Lucien Bégule (1912), faisant l’inventaire des trésors artistiques de la région, a écrit que cet animal ” rongeait un os “. A la vérité, de nos jours, l’os manque. Mais a-t-il jamais existé ?
On pourrait avancer une autre interprétation en se basant sur l’article 11 de l’ordonnance de police de la seigneurie de Jarnioux du 17 novembre 1577 : ” Défenses…sont faites…à toutes personnes…de fouiller les truffiers appartenant audit seigneur et d’en arracher les truffes noires à peine de l’amende de 5 livres… ” S’il y avait des truffes noires à Jarnioux pourquoi n’y en aurait-il pas eu à Liergues, promontoire d’un même terroir ? Et le chien de l’église ne serait-il pas un chien truffier, lui aussi révélateur comme Saint Eloi, des trésors de la Paroisse.
Le lavoir
Construit dans les années 1890-1900, il était alimenté par un petit ruisseau, le Vernayet. Un mécanisme à crémaillère permettait de contrôler le niveau d’eau du lavoir.
Restauré partiellement en 1985, la table de lavage en pierre grise a été conservée. En revanche, seulement une partie de la toiture effondrée a été recouverte.